Le ski nordique ; ça pique !

Oui, je sais ; j'ai tardé avant de vous délivrer ici mon compte-rendu d'activité de la semaine dernière. Il y a une explication simple : cette semaine m'a éreinté. Il faut dire que les quinze jours qui l'ont précédée ont été relativement calmes puisque nous avons eu sur la Côte d'Azur une météo vraiment humide qui nous a empêché - au moins - de sortir. Les adeptes du fitness, eux ; sont à l'abri de ce genre de déconvenue. Moi je préfère l'air pur aux odeurs de transpirations.

Bref, après un début de mois de mars au repos forcé, je me rendais en famille à Valberg avec la ferme intention de profiter du domaine de ski nordique de Beuil/Les Launes. Si chez nous c'est la pluie qui tombait depuis 15 jours, c'est de la belle et épaisse poudreuse blanche qui recouvrait le pays Valbergan. Et je comptais bien la mettre à profit.

 

 

Première sortie tranquille pour une reprise le dimanche 4 mars. Je tournais en rond sur le plan Des Launes avant de m'aventurer dans le Vallon de Saint-Jean pour faire demi-tour juste au petit tunnel de tôle ondulée qui permet aux fondeurs de passer sous la route d'accès à Valberg. Un peu plus de 11 Km et moins d'une heure d'efforts qui me rappelaient immédiatement que je n'avais pas la forme d'il y a deux ans ici au même endroit. La technique s'était envolée, les muscles se chargeaient vite en acide lactique et le souffle demeurait court à la moindre petite ascension. J'étais alors persuadé que j'allais en baver toute cette semaine.

 

 

Et puis comme on soigne toujours le mal par le mal, j'y retournais le lendemain. De bonne heure. "De bonheur" aussi !

J'entamais mon échauffement "au Plan" par quelques tours de piste de 800m. Si c'est assez rébarbatif, la présence d'un segment Strava sur cet anneau permet de trouver un peu de motivation pour skier à chaque boucle un peu plus vite ; avec le risque de se cramer pour qui ne prend pas garde à ce qui lui reste à fournir comme efforts s'il veut se rendre sur "Comba Clava" ou le "Plateau Saint-Jean".

Et justement, j'enclenchais mes quelques watts disponibles pour me rendre à "Comba Clava" sans réellement savoir si la trace était faite jusqu'à destination. Il faut dire que le domaine - d'après la responsable de la caisse des forfaits - n'est pas sécurisé et que l'accès est donc libre et gratuit sur les tracés. Par chance, la dameuse était bel et bien passée et je pouvais profiter d'une neige immaculée jusqu'à la fameuse combe que je découvrais en solitaire. Enfin pas tout à fait car dans le silence de la montagne, j'ai aperçu à quelques centaines de mètres un couple de chevreuils en train de m'observer. Je n'ai pas pu faire autrement que d'attendre qu'ils disparaissent dans les bois au-dessus avant de reprendre ma course. Tant pis pour Strava.

 

 

Le troisième jour, grisé par les plaisirs de la solitude en montagne et espérant à nouveau apercevoir mes compagnons les cervidés, je retournais au même endroit. Manque de bol, je ne les revoyais pas. De plus la neige fraîche sur 2 ou 3 cm seulement rendait ma progression plus difficile. Peut-être payais-je aussi mon troisième jour consécutif de skating.

 

 

Mercredi 7, je décidais de m'octroyer une journée de repos. J'étais en vacances quand même ! J'optais donc pour une séance de ski alpin en famille, persuadé que j'allais pouvoir ainsi récupérer des efforts du ski nordique en début de semaine.

Que nenni ! D'abord ces satanées chaussures rigides me font de plus en plus mal en raison de la présence d'un hallux valgus au pied gauche ; et mon style de glisse est resté bloqué à l'époque des skis droits où le "déclenchement" est obligatoire pour chaque virage. Comme je ne skie pas en ligne droite, mais préfère les successions de petits virages serrés, je m'épuise (pour rien ?). Même mes enfants perdent patience à m'attendre quand je décide de faire une pause au bord de la piste ! Mais là n'est pas la principale raison à ma décision de ne plus faire de ski alpin. Si vous me le demandez gentiment, je vous l'expliquerai volontiers.

 

 

Retour au calme le jeudi 8 mars avec ma première ascension vers le "Plateau Saint-Jean". Le dénivelé positif y est bien plus important qu'à "Comba Clava" et je craignais que la neige ne commence à se dégrader, mais c'était sans compter sur le travail des dameurs nocturnes. Sous un soleil magnifique, je redécouvrais la chapelle éponyme et prenais toujours autant de plaisir à tourner sur la boucle au sommet. Forcément, on y trouve aussi un segment Strava.

 

 

Le lendemain, la météo s'annonçait très médiocre pour le week-end. Ce sera donc mon dernier jour de ski, et je comptais bien atteindre mon objectif qui était le mien dès le début de mon séjour : parcourir l'ensemble du domaine en intégralité sur la même sortie ; soit un peu moins de 30 km avec le tracé plus court dans "Comba Clava" cette année. (les années précédentes, le tracé à cet endroit épousait au plus large les contours de la fosse naturelle ; cette année, seul un petit circuit était présent au centre du cirque.

Juste avant de chausser mes skis, je regardais par curiosité les kilomètres parcourus depuis le début de semaine : 66. Je prenais alors conscience d'un second objectif à ma portée : atteindre les 100 bornes ! Il me suffirait simplement de tourner un peu plus sur le "Plateau Saint-Jean" et dans "Comba Clava" pour y parvenir...

Je commençais ma séance par la boucle la plus difficile, atteignais le sommet assez aisément malgré une neige dégradée par un soleil de plomb. J'effectuais deux boucles aux pieds de la chapelle Saint-Jean puis me laissais glisser dans la descente vers Les Launes pour prendre la direction de ma combe préférée. Je piochais de plus en plus dans les fortes pentes et décidais d'assurer le tempo. Nul doute que mon premier objectif serait atteint, mais pour viser un Granfondo de skating, je devais maintenant gérer mes efforts. J'effectuais alors seulement 6 boucles dans la fosse alors que j'en espérais 10. La faim me tortillait l'estomac et j'avalais 2 barres énergétiques. Quelques centaines de mètres après avoir pris le chemin du retour, je m'apercevais que ma poche à eau était quasiment vide ! Il me fallait maintenant gérer ma soif.

Après 3 heures de skating, je franchissais le dernier mur qui me laisserait ensuite glisser vers Les Launes pour y faire quelques dernières boucles jusqu'au bout de mes forces si besoin ; tout en étant à quelques hectomètres de la voiture et la sécurité toute relative qu'elle aurait pu apporter si une bouteille d'eau y était par hasard restée. Mais le hasard ne voulait pas me sourire ce vendredi 9 mars. Il n'y avait malheureusement plus une goutte d'eau dans ma poche, tout comme dans ma voiture et je devais me résigner à stopper là mes efforts.

 

 

Après plus de 28 Km parcourus et 2h20 de skating, sans eau, je ne sais combien de boucles sur le plan j'aurais pu effectuer. Trois, quatre ; peut-être six. Il m'en fallait au minimum 8 pour atteindre les 100 Km sur la semaine. Hors, mes muscles n'en pouvaient plus de toute façon. Mon genou, je ne vous en parle même pas.

 

 

Ce sera pour l'année prochaine. J'y rencontrerai peut-être le détenteur incontesté des KOM de ski nordique sur Beuil-Les Launes "Christophe Meneï", et y retrouverai également "Sissi" ; qui - je n'en doute pas - aura amélioré son niveau de glisse.

 

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