Géant de Provence ? Dompté !

Oui, je sais. J'ai un petit peu tardé pour rédiger cet article. La faute à mon photographe officiel qui a trainé pour me faire parvenir les clichés de mon shooting de star ! ;)

 

C'est sur un coup de tête que je me suis mis... ...en tête, que ; peut-être ; une virée sur les crêtes serait super chouette. Oui mais quelle crête ?

Le Ventoux alias "Le Géant de Provence". Ce sommet que j'ai toujours aperçu de loin en passant sur l'A7, que j'ai, comme beaucoup, vu à la TV à l'occasion de nombreuses étapes du Tour de France. Mais jamais gravi ; même pas en voiture.

Un petit coup de GPS et de calcul d'itinéraire : 3h de voiture pour passer un petit week-end en solo et un peu en mode "aventure" par manque de temps pour un "passe sanitaire" et une nuitée à l'hôtel. Ce sera donc un bivouac improvisé dans mon VW Caddy !

Une petite glacière avec un repas léger, des bouteilles d'eau, mes affaires de vélo, du rechange, une carte bleue et un téléphone ; c'est largement suffisant pour subsister un peu à l'écart du centre du village de Bédoin alors occupé par une fête foraine. J'entendrai les speakers et la musique techno jusqu'à 23h passées avant de sombrer dans un sommeil réparateur.

Réveil 5h30 pour un départ prévu à 6h00 aux premières lueurs. Sauf que les jours rapetissent et que je décollerai que 15 minutes plus tard. Les premiers kilomètres sont parfaits pour s'échauffer. Tranquillement, je reprends déjà un couple de cyclistes parti encore avant moi (et sans lumière !), puis un peu plus loin un autre seul. À aucun moment je n'ai eu à l'esprit de rester avec eux. Je voulais monter à mon rythme et gérer mon effort comme bon me semblait.

Et puis les choses sérieuses ont commencé. L'entrée dans le sous-bois en dessous du Chalet Reynard avec ses pentes à 9 et 10%, parfois 11% à l'intérieur des virages. C'est sinueux, mais à l'abri du vent. C'est une bonne chose parce quand il y a moins d'arbres, je le sens bien de face.

Après une dizaine de kilomètres de montée en solo, derrière moi, j'entends des cyclistes qui reviennent sur moi. Je ne me retourne pas afin de garder mon tempo. Peu importe leur vitesse, s'ils reviennent sur moi, c'est qu'ils sont meilleurs que moi. Combien sont-ils ? Je ne sais pas. Je verrai. Finalement ils sont deux. Des Vosgiens, très sympas et qui restent un peu avec moi. On discute pas mal, heureux d'être là par cette belle journée ensoleillée. Il fait encore bon (22/23°C à 7h30), mais la météo annonce 37°C en début d'après-midi ; mieux vaut ne pas trainer sur le bitume. Ce ne sera pas le cas de mes acolytes, ils ont prévu de faire les trois montées par Bédoin, Sault et Malaucène ! Moi j'ai déjà les jambes en feu rien qu'à rester à leurs côtés et je prends conscience d'un coup que je suis en surrégime. Je les en avertis gentiment et les laisse partir tranquillement devant. Et je parvenais au Chalet Reynard. Fermé.

Dès lors, plus aucun arbre. Le célèbre paysage lunaire apparaît devant moi, et je laisse la station de ski derrière moi. Difficile de croire qu'il y a de la neige ici en hiver alors que les températures montent un chouya maintenant que je suis au soleil. Il est environ 8h mis à part les deux cyclistes qui m'ont lâché, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de monde devant moi. Je ne vois personne dans les longs segments pentus qui mènent au sommet. Un sommet que je prends le temps de photographier, sans poser pied à terre ; je n'en éprouve pas le besoin.

Et à la sortie d'un virage, j'aperçois des petits panneaux publicitaires au sol : "Photo à 50m par photoventoux.com". Quand je relève la tête, un photographe est en train de me mitrailler. Je n'irai pas appuyer plus fort sur mes pédales pour ça ; je commence à être émoussé. N'en demeure pas moins que les photos sont belles et que j'en ai commandé 2 : 

 

 

Je suis resté seul jusqu'au sommet et donc dans mon tempo. Le bar/restaurant y était aussi fermé à 8h30. C'est pourtant l'heure du café ; non ? Et j'étais loin d'être seul ! J'y retrouvais mes deux Vosgiens sympas, mais également tous les cyclistes venus par Malaucène. Je prenais le temps de faire des clichés, de féliciter les nouveaux arrivants, chacun prenant l'autre en photo pour immortaliser le combat mené contre la pente.

 

         

 

Après en avoir pris plein les mirettes et rassuré ma femme sur ma condition, je me laissais glisser jusqu'à Malaucène. La descente y est très rapide, atteignant les 82 Km/h sans vraiment prendre de risques. Le but ultime était quand même d'arriver entier en bas.

Puis j'ai contourné le Ventoux par le sud ouest pour revenir sur Bédoin par une petite route mounta-cala et sinueuse à souhait dans les pins parasols. J'y ai mis le reste de forces qu'il me restait.

L'heure était alors venue de plier bagage, manger un morceau et prendre la route du retour vers Roquefort-Les-Pins.

 

 

 

Commentaires

1. Le 08/18/2021, 9h55 par Matt

Super CR ! Ça donne envie d’y monter

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