Improvisation totale
Parfois je me demande à quoi bon organiser mes dimanches à l'avance ; même si ce n'est que la veille au soir. C'est pourtant une journée qui revêt un caractère particulièrement important pour moi puisque c'est ma seule journée de repos de la semaine. Autant vous dire que selon ma forme, j'ai : soit envie de me reposer ; soit l'envie de bouger. La première option ne pose jamais de problème. Le mode "larve" semble convenir à tout le monde après une semaine bien remplie. Là où ça commence à poser problème, c'est quand je veux optimiser la journée...
Deux nouvelles options apparaissent :
- soit je ne demande rien à personne et après m'être levé de relativement bonne heure je quitte la maison pour aller pédaler ;
- soit je propose à la famille de sortir pour une activité quelconque et dans ce cas là ça se complique.
Ça se complique parce qu'à 5, rares sont les fois où on a tous envie de "bouger" et/ou tous envie de faire la même activité. Mais passer à table le samedi soir est l'occasion de briefer tout ce beau monde et d'essayer de s'organiser malgré tout.
Donc samedi soir je lance aux enfants (Madame n'a pas de vélo ; et puis même si elle en avait un, c'est pas trop "son truc") :
Ça vous dit de venir faire du VTT avec Papa demain matin ?
Réponse quasi collective :
OH OUIIIIiiiiii !!!
Sauf que j'apprends que le vélo de mon plus grand a un problème au niveau de la manette de dérailleur arrière. Seules les trois petits pignons fonctionnent (sur 7 ! Oui je sais c'est un VTT "vintage"). Trop tard pour y jeter un oeil ce samedi soir ; je verrai ça le lendemain. Et on en reste donc là : Debout vers 8h pour un départ tranquille vers 9h00.
Entre temps Arnaud, un ami, me propose par SMS alors que nous mangeons, de le rejoindre ce même dimanche matin pour une randonnée en VTT. Je lui réponds avant de finir de dîner que c'est une sortie en famille de prévue pour nous, mais qu'il peut s'il le souhaite nous rejoindre avec ses propres enfants qui ont le même âge que les miens. Malheureusement, il doit de son côté retrouver un ami et me proposait donc de m'incruster pour une sortie entre adultes. Je décline.
Dimanche, 6h00. Réveillé depuis 5, je me lève avant que mes lombaires ne se tendent à force de tourner et virer sous la couette sans réveiller Madame. Je m'affaire à quelques tâches ménagères qui restent silencieuses, puis je m'habille et file au garage pour étudier ce problème de dérailleur. C'est vite vu : manette de commande de dérailleur hors-service au-delà du 3ème cran. Ne reste que 2 VTT pour 3 enfants.
8h00 ; tout le monde dort encore. 8h15 ; je glisse un oeil dans les chambres. Idem. 8h20, le petit se lève et se plante devant un dessin animé, histoire de finir de se réveiller. Il s'est couché vers 23h00 la veille. Peut-être même minuit ; je ne peux pas savoir, je dormais 2 heures avant qu'il ne se glisse sous ses draps. Quand je suis sûr qu'il va comprendre ma question, je m'avance vers lui :
Tu veux toujours faire du VTT avec Papa ?
Réponse vaseuse :
Oh non, je suis trop fatigué...
Moins un VTT et moins un vététiste. Problème, le vététiste n'est pas celui qui devait monter sur le VTT hors d'usage.
8h35 le grand se lève. Il voit mon air dépité devant la tournure des évènements. Je lui explique que son VTT ne peut pas être réparé aujourd'hui. Que son petit frère est manifestement trop fatigué pour pédaler. Mais que s'il souhaite m'accompagner il reste le VTT de son autre frère qui lui dort toujours. Je vais donc le voir et lui glisse à l'oreille :
Tu te lèves ? on va pédaler ?
Il me réponds d'une voix d'outre tombe et sans ouvrir les yeux :
Mmmm... Chveu domi cor peu... (...ou un truc dans ce style)
J'enchaîne :
Tu prêtes ton vélo à Eliott, le sien n'est pas en état de rouler ?
Réponse brève, nette précise et sans appel :
Mouiii...
Moins 2 ; mais le vélo qu'il faut se libère.
8h45, nouveau SMS à Arnaud. Changement de programme, je le rejoins avec mon aîné du côté des antennes du Rouret.
Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à quatre (mais pas les 4 prévus initialement) pour une randonnée improvisée entre adultes, excepté Eliott qui malgré ses (bientôt) 14 ans s'est défendu comme un chef au milieu de ces vététistes aguerris.
J'étais devant lui ou à ses côtés dans les montées pour le motiver. J'étais derrière lui dans les descentes pour le coacher. Pour dire vrai mes conseils lui ont été utiles sur la première descente ; notamment la position debout sur les pédales en lieu et place d'un reflex qui le pousse à s'asseoir sur sa selle. mais force est de constater que s'il m'accompagnait un peu plus régulièrement sur mes sorties en VTT, il finirait très vite par me dépasser. D'abord en descente parce que la force physique est moins prépondérante à un bon pilotage tout en vélocité. Dans les montées, laissez-moi encore quelques espoirs. L'espérance d'avoir un genou qui puisse encore quelques années appuyer assez fort sur mes pédales avant qu'Eliott ne me surpasse. Car je ne suis pas dupe, avec ou sans problème de genou, il finira de toute façon par devenir bien plus fort que moi. A bien y regarder mon palmarès tous sports confondus sur toutes ces années, je n'ai jamais été bon de toute façon. Juste moyen partout.
Petite cerise sur le gâteau lors de cette sortie, la rencontre de "Mitch", vététiste dont je connaissais le pseudo depuis le (feu) forum de "1001sentiers" et que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer. C'est chose faite. Un gars fort sympathique et qui partage pas mal de points commun avec moi ; notamment sur la direction que prend le monde du VTT et ses travers mercantiles. Pour couronner le tout, il m'a permis de tester son superbe SantaCruz , et nous a également permis de découvrir une nouvelle trace dont mon ami Jean-Luc est à l'origine : la "DH de l'arbousier" :
Que je vous rassure quand même : mon temps de 4:00 sur ce nouveau segment est celui de mon fils Eliott puisque je suis resté derrière lui. Mais je ne manquerai pas d'y retourner ! Vous tremblez ; n'est-ce-pas ?
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