Enfin du bitume

Depuis la fin du confinement strict, beaucoup de mes amis cyclistes me demandaient pourquoi je continuais à faire du home-trainer plutôt que d'aller pédaler sur nos belles routes de la Côte d'Azur. La réponse est simple : j'ai découvert Zwift pendant ce confinement, j'y ai pris goût et j'y ai même souscrit un abonnement mensuel ; au moins pour aller au bout du programme d'entraînement que j'ai décidé de suivre pendant 6 semaines...

Je ne sais pas encore si je suspendrai cet abonnement à son terme dans 3 semaines. Pour la simple et bonne raison que j'apprécie encore de pédaler sur-place pendant 1 heure en réalisant des séances spécifiques avant de passer rapidement à autre chose. Une sortie sur route dure bien plus qu'une heure et bien souvent il est difficile de trouver la motivation pour y faire des exercices bien précis. Avec Zwift, je considère qu'il est très agréable de faire du sport tout en jouant à un jeu vidéo par exemple. Et puis j'ai un argument imparable : avec cet outil, j'en suis à 6 kg de perdus sur la balance ! Pas sûr que j'y arrive sur la route ou en tout-terrain.

Alors je verrai bien, je ne me pose plus trop de question. Je vais peut-être saturer un jour. L'avenir me le dira.

 

Quoiqu'il en soit, toujours privé de VTT dont j'attends encore des pièces de rechange après ma sortie sur La Roudoule la semaine dernière, j'étais bien décidé à prendre réellement l'air sur un deux roues hier. Après un rapide sondage sur le groupe de cyclistes locaux "Roc4Ride", il s'avérait que ça démarrait tôt pour beaucoup et que d'autres allaient à VTT. Bref, ayant eu un repas la veille, je pensais d'abord à me reposer autant que nécessaire avant de partir et donc de rester libre pour l'heure de mon départ en allant rouler seul ; quitte à rattraper les moins rapides s'il y en avait.

Et j'avais la ferme intention de me frotter à du dénivelé ; du vrai ! Alors quoi de mieux dans nos contrées que l'ascension du Col de Vence ?

Je quittais la maison à 8h20, manquant de peu le rendez-vous de Julian D. et le départ de son groupe de triathlètes à 8h30 à Vallon Rouge. Je les croiserai 2h30 plus tard en redescendant de Coursegoules. Je me laissais glisser jusqu'à La-Colle-Sur-Loup pour prendre la direction de Saint-Paul-De-Vence, puis Vence avant de m'attaquer au col.

Si ma sortie en VTT la semaine précédente m'avait plutôt rassurée sur mes capacités physiques après 5 semaines de home-trainer, je restais sur mes gardes sur route. Je connais très bien ce col de Vence et je ne voulais pas me griller d'entrée. J'ai donc pris un départ prudent jusqu'à la carrière. Puis je suis revenus sur un petit groupe qui m'avait dépassé dans les premières rampes à la sortie de Vence. Je suis resté en leur compagnie environ 2 km avant de me dire que je me sentais plutôt bien et de les lâcher pour finir seul, au tempo.

Phénomène étrange, j'avais l'impression de m'approcher de mes meilleurs chronos en regardant mon GPS ; même si je ne me souvenais pas précisément de mon record ici. Je me sentais vraiment frais et arrivé au sommet, je n'ai pas hésité une seule seconde pour me décider à poursuivre de l'autre côté. Si j'avais souffert dans l'ascension (peut-être à cause des abus de table la veille) la solution de rester sur le versant Méditerranéen aurait été envisageable. Au final, je reste à 9 minutes de mon record de 2015. Autant dire une valise ! Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.

 

 

Au moment de prendre la direction de Coursegoule, je me suis dit qu'un Granfondo et plusieurs cols serait envisageable ; mais c'était sans compter sur la fraîcheur de la descente vers Gréolières qui coupe bien les pattes, et la chasse patate engagée derrière un cycliste qui comme moi avait eu la bonne idée de remonter sur Cipières, plutôt que de plonger tout de suite dans la vallée du Loup. Course-poursuite de chien fou en mode "Jean-Luc" qui finira par payer. Je le rejoins à 1km du village et il s'accrochera à ma roue parce que je lui propose gentiment afin qu'il finisse lui aussi au mieux son ascension. Mais oui, le Bertrand est partageur de bonnes sensations !

Sauf que la fontaine de Cipières était la bienvenue pour nous deux. L'occasion de récupérer notre souffle et d'échanger quelques propos en mangeant une barre énergétique. Pour ne rien vous cacher, j'aurais du la manger plus tôt car je sentais la fatigue à ce moment là. Le gars était très sympa, en remontant sur le vélo, je lui proposais de continuer à deux en direction de Gourdon. Lui redescendrait ensuite sur La Roquette, moi sur Roquefort.

Mais il ne m'a pas été d'une grande aide. Non parce qu'il ne l'a pas souhaité, mais parce qu'il ne l'a pas pu ! Taillé comme un crayon gris et peut-être 4 ou 5 ans de plus que moi, dans la descente de Cipières vers la route de Gourdon j'étais à deux doigts de lui rentrer dedans dès que je prenais sa roue, et quand l'heure de remonter vers le plus beau village de France a sonné, il n'a pas pu prendre de relais. Il faut dire que je savais à ce moment là ; vue l'heure ; que je n'allais pas poursuivre vers un Granfondo, et que je pouvais tout donner de ce qui me restait. Je l'ai emmené sur mon porte-bagage. On a rattrapé une dizaine de coureurs que je ne manquais pas d'encourager en les doublant. Aucun n'a pris la roue.

Sur le long faux-plat descendant du Bois de Gourdon, j'ai pris la roue du gringalet, mais pas longtemps. Deux golgoths du club de Valbonne sont arrivés comme des ballons et j'ai pris leur roue dès que mon compagnon du jour m'en donna le feu vert. Lui aussi fit l'effort. Jusqu'à Chateauneuf, je n'ai plus vu personne, effectuant la descente à fond les ballons derrière les voitures, mais en maintenant une distance de sécurité.

C'est très à la mode en ce moment les distances de sécurité ; n'est-ce-pas ?!

 

 

 

Je me suis arrêté au rond point pour attendre le Roquettan afin de le saluer avant de nous séparer. Ma journée de vrai vélo était sur le point de se terminer, avec le plaisir retrouvé de sentir l'air (même un peu frais parfois) siffler dans mes oreilles.

 

Propulsé par Dotclear | Thème original par N.Design Studio - Adapté par Pixials et Pierre Van Glabeke

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