Gourdon au gourdin
Je suis sûr que vous vous demandez souvent où je trouve l'inspiration pour mes titres.
Mais de mon "vécu", mes amis !
Je ne vais pas vous refaire la ritournelle de l'éternelle reprise de l'entrainement, même si ma dernière sortie en vélo de route remonte à septembre de l'année dernière...
Non, aujourd'hui je vais vous faire le coup du cycliste qui a perdu tous ses automatismes (en plus de ses sensations sur le vélo), mais également qui ne sait toujours pas faire fonctionner sa caméra embarquée.
Et oui, hier après midi alors que je profitais comme beaucoup de mes amis cyclistes et vététistes d'une fenêtre météo favorable ; j'ai voulu tester pour la première fois en condition réelle ; c'est-à-dire montée sur mon casque ; cette fichue PNJCam SD21. Hélas, impossible de retrouver la télécommande de celle-ci avant de partir, j'allais devoir manœuvrer "en manuel".
Voilà comment cela s'est passé.
Après m'être équipé de la tête au pieds et juste avant d'enfourcher mon Scott CR1 devant ma porte de garage dans lequel il venait de prendre la poussière pendant 4 mois, j'appuies sur le bouton enregistrement. J'entends le "bip" ; ça tourne.
Puis j'active l'application GPS de mon smartphone que je range ensuite dans ma poche.
Je sors de son état de veille prolongé mon compteur de vitesse fixé sur mon guidon. Damned, les piles sont quasiment mortes ! En plus je dois le remettre à zéro pour cette sortie. Comment dois-je m'y prendre déjà ?.... Je passe bien 5 minutes avant de le remettre à zéro ! Pendant ce temps là, la caméra tourne....des images passionnantes, vous vous doutez...
Bref, finalement je traverse ma cour à pieds car petit gravillons et boue ne font pas bon ménage avec les pneus de vélo de route.
Arrivé devant mon portail, j'escalade mon vélo, chausse le pied droit dans la pédale automatique et pousse sur le gauche pour m'élancer.
Vous savez quoi ? Il m'a fallu 200m avant d'enclencher la pédale gauche ! C'est bien simple, vous connaissez ma patience légendaire, j'avais déjà envie de rentrer à la maison... En plus, j'entends un bruit anormal et régulier : le capteur de mon compteur (qui n'affiche déjà plus rien) fixé sur ma fourche percute à chaque tour de roue l'aimant vissé sur un rayon. Je m'arête donc, obligé de déclencher ce pieds gauche que j'ai eu tant de mal à enclencher au départ. Je bidouille avec mes gants longs afin de régler le problème de compteur et ça prends encore 2 ou 3 minutes. Pendant ce temps là, la caméra filme toujours...
Finalement, je repars pour 300 nouveaux mètres où tout se passe pour le mieux. J'ai donc le temps de prendre conscience de la caméra sur ma tête qui n'a pour l'instant immortalisé que du goudron ou presque. Je décide de l'éteindre.
Je débouche sur l'artère principale de mon itinéraire : direction l'ascension vers le village perché de Gourdon. Coup d’œil à gauche pour vérifier qu'aucune voiture n'arrive et je ne vois qu'un cycliste au loin. J'enquille à droite. C'est parti pour 5Km d'échauffement tranquille jusqu'à Pré du Lac au moins, ensuite les choses sérieuses commencent.
Sauf que le cycliste aperçu tout-à-l'heure me rejoint et m'apostrophe. Un gars sympa qui parait intrigué par l'objet fixé sur mon casque. La discussion commence. Après les 2 premiers kilomètres, je me rends compte que je n'ai pas la frite, mais mon acolyte va jusqu'à Grasse, et rester avec lui jusqu'à Pré du Lac me tente bien. On discute toujours et je ne me rends pas compte que je vais un peu trop vite pour un échauffement. Au final je me grille avant l'heure et au 4ème kilomètre j'ai des crampes d'estomac qui s'installent.
Mon lapin s'évade...
Mais il ne m'a pas paru sympathique pour rien. Au rond point où nos chemins se séparent, il m'attend patiemment. Alors que j'arrive à se hauteur, je vois qu'il bifurque en direction de Gourdon et non vers Grasse comme initialement prévu.
Aïe ! Je suis déjà mort. Et lui, taille "Pantani" et 30km en moins sur la balance va sûrement se faire c***** s'il décide de m'attendre dans la montée. Mais non, point du tout. Il m'accompagne en restant à mes côtés, allant même jusqu'à m'encourager et me remonter le moral, me lançant des :
Tu vas te refaire une santé !
C'est sûr, je me connais,mais quand ?
Elle reviendra juste après La Sarrée avec le retour du plat. Forcément.
Les paysages commencent à être merveilleux. On aperçoit le plateau de Caussol tout enneigé et le village de Gourdon commence à se détacher de la montagne sur notre droite.
Je demande alors la permission de filmer à mon compagnon qui acquiesce volontiers.
Hop ! J'appuie sur "Enregistrement" et essaye de cadrer du mieux possible les blancs sommets, Gourdon et la vallée du Loup avec aperçu sur la Grande Bleue au loin. C'est magnifique. Ces panoramas me rappellent toujours que nous vivons dans une région d'exception.
Dans le dernier coup-de-cul avant le village, "Lapin" s'échappe à nouveau, mais je sais déjà qu'il patientera gentillement au rond point d'accès à la cité médiévale.
Quand je le rejoints, j'actionne le bouton "Stop" de ma caméra.
"Lapin" décide de descendre sur Bramafan avec moi. Je vais prendre ma petite revanche. Avec mes 30 kilos supplémentaires, je glisse vers la vallée avec force démonstration de mes talents de descente. Mais je reste très vigilant car la route est mouillée et mes patins de frein arrière donnent des signes de faiblesse.
Je filme malgré tout un morceau de la descente rapide en actionnant "Enregistrement" et "Stop" une nouvelle fois.
Un kilomètre avant de rejoindre la route de Gréolière, j'attends le grimpeur. Puis nous déroulons tranquillement car la vallée du Loup est très froide et même aurait-elle été gelé par endroit si le salage n'avait pas été fait dans la matinée. En dépassant la cascade du "Saut du Loup", nous admirons combien la quantité d'eau qui jailli de la roche est importante. Elle vient pratiquement s'écraser sur le bitume ! Rien que de passer devant, mes lunettes sont maculées de fines gouttelettes d'eau.
Pont-Du-Loup. Nous remontons vers Bar-Sur-Loup. Les crampes d'estomac ne sont qu'un lointain souvenir et nous roulons à une bonne allure ; entre 20 et 22Km/h.
Revenus à Pré-Du-Lac, le temps est venu de nous séparer. Nous stoppons au milieu du trafic malheureusement retrouvé pour une chaleureuse poignée de mains. Puis je m'élance dans la dernière descente vers mon domicile. Celle-làmême où l m'arrive souvent de suivre le train des voitures et même parfois d'en doubler.
Un souvenir du spectacle ? Allez, j'actionne "Enregistrement" pour ne stopper le film qu'arrivé au Rouret.
Puis je termine mon périple en déroulant tranquillement afin d'éliminer l'acide lactique.
Au moment où je pose le pieds à terre devant mon portail, mon GPS m'annonce 38Km.
Je suis satisfait de ma sortie malgré les cafouillages du départ. "Lapin" y est pour beaucoup.
Et j'ai hâte de découvrir les images enregistrées.
Ce matin, alors que je branche ma PNJ sur le PC, je n'y découvre qu'un seul fichier ! Je l'ouvre : Porte de garage, guidon, compteur, smartphone, bitume, roue avant, tremblements, roue avant, bitume, main ganté, bitume, roue avant ; et enfin quelques secondes de paysage sans grand intérêt. Le film est coupé après 8mn et 22 secondes. Une capture d'écran vous suffira donc :
Pour la petite histoire, ma caméra se mets en veille automatique au bout de 2 minutes lorsqu'elle ne filme pas. Pour recommencer à enregistrer, il faut d'abord la sortir de son état de veille en appuyant une première fois sur le bouton "Enregistrement", puis une seconde fois sur le même bouton. Durant tout mon périple, je n'ai fait que sortir ma PNJ de la veille et rien enregistré.
Je le saurais pour la prochaine fois.
"Gourdon au gourdin" donc. Parce que quelques coups de gourdin m'auraient rafraîchis la mémoire sur le fonctionnement de mon compteur, sur la façon d'enclencher du premier coup une pédale automatique. Ils m'auraient également rappelés qu'un échauffement ça se fait dans les règles de l'art et pas à bloc dès le 2ème kilomètre. Peut-être m'auraient-ils aussi aidés à monter un peu plus vite vers Gourdon...
Pour conclure, je tiens à remercier une nouvelle fois mon complice du jour (dont je ne connais même pas le prénom) et à m'excuser auprès de lui pour avoir manqué la séquence du film juste avant Gourdon où il apparaissait en principe plein champ lors de son attaque décisive.
A une prochaine fois peut-être...
Commentaires récents