Article R431-7 du Code de la Route

Je vais commencer ce billet par un petit message personnel à mes amis triathlètes. Oui, il m'en reste ; qui pratiquent la "tri-discipline" pour l'amour de la discipline et pas pour sa beauté. Je ne vais pas approfondir mon idée mais il faudra juste que certains m'expliquent ; passé les 30 premières places ; à quoi peut bien servir un guidon "cornes de boeuf" et des roues au profil supérieur à 50mm quand il y a un col à passer ; en l'occurrence le Col de Vence ?

Mes propos ne sont pas destinés aux triathlètes, mais surtout et avant-tout aux organisateurs d'épreuves qui semblent avoir souvent pris le melon à la place des sportifs. J'en veux pour preuve le triathlon "Tri-Games" de Cagnes-Sur-Mer qui s'est déroulé ce dimanche à hauteur de l'hippodrome.

Figurez-vous qu'hier, en compagnie de mon ami Arnaud, il était convenu que nous nous rendîmes à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Une fois n'est pas coutumes, j'avais plutôt envie de prendre la direction de mon travail et de l'Italie plutôt que celle du l'Estérel. Partis dès 8h00 de Roquefort, nous nous sommes donc jetés dans la descente vers Villeneuve-Loubet village pour rejoindre le bord de mer. Dès le premier rond-point du village nous avons immédiatement compris qu'il y avait une épreuve cycliste en cours. Des commissaires en tee-shirt bleu étaient postés à chaque carrefour et semblaient être attentifs au trafic afin de faciliter le passage des coureurs. Arnaud et moi étions dans le sens opposé, donc nous n'étions pas encore concernés. Au second rond-point nous sommes passés sans encombre avec l'accord des bénévoles, puis il nous a fallu marquer une pause au troisième afin de laisser passer quelques triathlètes et nous en avons même profité pour lancer quelques encouragements. Puis nous sommes montés sur la piste cyclable dès que le commissaire nous a donné l'autorisation de passer. Juste à la sortie de l'autoroute "Villeneuve-Loubet" nous avons été stoppé avant de pouvoir passer le petit tunnel sous l'A8, les concurrents arrivant en face, mais néanmoins à allure plutôt réduite vue la chicane qu'ils devaient passer avant. Pour l'occasion, des cônes avaient été mis en place afin de réserver un passage aux piétons et cyclistes dont nous faisions alors partie.

 

 

Bref pour résumer la situation, nous en étions déjà au moins à 12 ou 14 commissaires croisés : 2 par rond-point ; 2 au passage sous l'autoroute ; 2 à la sortie ; le reste "Avenue du Loup" avant que nous en soyons déviés par l'"Avenue de l'Île", puis l'"Avenue de la République" qui nous amenait sur la "Promenade de la Plage". Après voir rejoint la piste cyclable de l'autre côté de l'avenue du bord de mer et tourné à gauche ; au niveau du pont qui enjambe le Loup, un policier municipal nous stoppe. Le trottoir du bord de mer est fermé aux piétons, la piste cyclable aux cyclistes. Seules les voitures peuvent circuler sur la route. Pour rappel, les vélos sont interdits sur la chaussée ici puisqu'il y a une piste cyclable. La conversation s'amorce :

Moi : Où est-il possible de rejoindre le bord de mer afin de prendre la direction de Nice.

Lui : Vous devez prendre la route nationale.

Moi : Mais ?! On en vient ! Aucun commissaire ne nous a dit que le bord de mer était fermé en direction de Nice !

Lui : Oh ! ...vous savez ils sont peut-être pas au courant...

Moi (passablement énervé devant ceux qui fuient leurs responsabilités) : Vous avez entendu parler du mot "Communication" ?

Lui : Ce n'est pas facile puisque l'épreuve se déroule sur deux communes différentes...

Tout est dit. Si la politique s'en mêle ce n'est pas la peine de lutter. J'avais pourtant envie de lui demander en voyant les piétons passer par la plage de galets : "Si une jolie Dame en Louboutin souhaite passer à l'Est de l'hippodrome, vous la dirigez vers la plage ?". Mais déjà je tournais mes roues vers la Marina et Arnaud suivait le mouvement. Frustrés.

Au final, ce ne sera point le Cap de Saint-Jean que nous parcourrons, mais celui ; trop habituel ; d'Antibes. Non sans certaines anecdotes croustillantes certainement dues à notre exaspération devant tant d'incompétence à organiser une épreuve sportive sans trop gêner les autres usagers de l'espace public.

Entre autres :

  • Refus de priorité à droite avec un autre cycliste ;
  • Freinage tardif à un stop avec carambolage de cyclistes à nos fesses évité de peu ;
  • Evitement de justesse d'un piéton qui traverse sans regarder...

Dans tous les cas, nous nous sommes confondus en excuses auprès des personnes incriminées. Exception faite des conducteurs de voiture sur le bord de mer jusqu'à Mandelieu qui ; alors qu'ils étaient peu nombreux ; klaxonnaient si tôt arrivés dans nos roues quand nous pédalions de front ; sans nous laisser les 15 ou 20 secondes nécessaire pour nous mettre l'un derrière l'autre. Faut-il rappeler que le code de la route stipule :

Article R431-7 du Code de la Route : Les conducteurs de cycles à deux roues sans remorque ni side-car ne doivent jamais rouler à plus de deux de front sur la chaussée. Ils doivent se mettre en file simple dès la chute du jour et dans tous les cas où les conditions de la circulation l'exigent, notamment lorsqu'un véhicule voulant les dépasser annonce son approche. Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe.

(Et celui-là, bande d'excités de l'avertisseur sonore que vous êtes ; vous vous l'imprimez au format 4x3 s'il le faut et vous en faites un poster à coller au mur de votre salon ! Si jamais Hanouna vous désespère, lâchez votre lucarne quelques instants et méditez sur ces quatre lignes ; ça vous rendra plus intelligents.)

J'ai forcément abusé de grands gestes de salutations à chaque coup de klaxon comme-ci le conducteur du véhicule était un ami proche. C'est tout juste si je ne lui envoyais pas des baisers via la paume de ma main, accompagnés d'un souffle...

Et puis au fil des kilomètres, Arnaud et moi avons retrouvé une certaine plénitude. Discutant inversement plus que la vitesse de pédalage déclinait. Mais sur les premières rampes de Pegomas à Mouans-Sartoux les fourmis dans les jambes me démangeaient et je plantais une première escarmouche. Après une pause dans la capitale écologique du département, nous montions sur Plascassier ; dernière difficulté du jour que j'avalais sur la tarte avec l'accord d'Arnaud. Je réalise ma troisième meilleure performance (à 17 secondes de mon PR) alors que je ne commence réellement à pédaler qu'après avoir entamé le segment de 300 bons mètres. Il me faut aussi remercier ce jeune adolescent en VTT "Décathlon" qui ; me voyant déboulé derrière lui ; s'est permis de me narguer sur quasiment 1 kilomètre avant que je ne le double. L'effronté allant jusqu'à prendre ma roue, je le lâchais 200 mètres plus loin ; non sans difficultés. Au sommet j'attendais Arnaud quelques minutes, me désaltérais avant de repartir à ses trousses en oubliant mon bidon d'eau sur le muret où j'étais assis. La fatigue sans doute.

 

 

 

De retour à mon domicile, toutes nos mésaventures étaient oubliées devant une première bière, puis une deuxième.

Quoi, on est en pleine canicule ; oui ou non ? ;) 

 

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