Définitivement converti

Voici donc ma deuxième saison (je devrais dire "semaine") de ski nordique qui se termine. Pour la première fois sans "bobo" puisque je vous rappelle que l'année dernière une belle chute m'avait privé de ski la seconde moitié de la semaine. Et je dois vous avouer que ce séjour m'a définitivement converti au ski de fond. Je ne dis pas que je ne remonterai jamais sur les skis alpins, principalement pour le plaisir d'accompagner femme et enfants sur les planches à l'occasion, mais les sensations que me procure ce sport sont inversement proportionnelles aux nerfs qui me montent quand je skie sur les pistes aux bruyantes remontées mécaniques et où de pseudo sportifs ne respectent plus leur prochain. Pour faire simple : le ski de fond m'apaise ; le ski alpin m'énerve. Le choix est vite fait.

C'est vrai, avec 6 jours entiers de présence sur le domaine de Beuil-Valberg, vous auriez pu vous attendre à ce que je sorte 6 fois sur les planches de skating. Je ne le fis que 4[*] puisque Titouan ne skiant pas et Colin seulement 2 heures par jours aux "Piou-Piou", il fallut que je m'occupasse des enfants, même si mes beaux parents ne se fissent pas prier pour prendre le relais quand le besoin se fit sentir. Quand à Madame, c'est avec joie que je la vis skier quasiment tous les jours en compagnie de notre aîné Eliott qui commence à bien se débrouiller sur les pistes. (Punaise, pas facile le passé-simple !)

Bref, mise en route le lundi 15 ;la veille étant réservée à la fin de la mise en place à notre location et à l'organisation du planning de chacun avec répartition des tâches. Je prenais tout de même le temps de louer mon équipement dans une autre boutique que l'année passée car je leur avais cassé un ski et je souhaitais tester un autre matériel. Je louais donc les nouveaux skis skating "Rossignol Delta" en 172 cm avec bâtons et chaussures "Salomon" (les mêmes que l'année dernière). La taille des skis peut vous sembler courte pour ma taille (1m84) et vous avez tout à fait raison. Le technicien ne connaissant pas mon niveau physique mais voyant ma carrure a privilégié la nervosité plutôt que la stabilité ; 180 cm aurait été de bon aloi après une semaine de test. D'autant qu'un moniteur me le confirmait plus tard, mais j'y reviendrai.

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Ce lundi matin, je ne me fais pas vraiment violence tant la motivation est grande pour aller skier d'autant que 60 cm de poudreuse sont tombés jeudi et vendredi la semaine précédente et que les conditions climatiques sont optimum. Même si le ciel est voilé, il n'est en rien menaçant.. Mais quand je mets le moteur de la voiture en route pour me rendre "aux Launes" (2Km sous Valberg), le thermomètre affiche -4°C ! Il est à peine 9h00 quand je réalise mes premiers pas de glisse sur un anneau désert. Le manteau blanc sous mes skis ressemble plus à de la glace pilée par la dameuse qu'à de la neige rainurée. Ça craque sous mes spatules. Après 15 minutes où je me cantonne à rester sur le plateau pour cette mise en route, je m'aperçois que la pipette de ma poche à eau est complètement gelée ! Impossible de m'hydrater. De même quand j'ouvre un peu plus grand la bouche pour respirer un peu plus fort, je sens les poils de ma barbe complètement collés entre eux et ça me tiraille le menton et la moustache !

Ce n'est que vers 9h30 - 9h45 que les premiers fondeurs arrivent ; avec les premiers rayons de soleil. Et je comprends alors un peu mieux pourquoi. En quelques grosses minutes la températures s'adoucie un peu et la neige s'assouplie. Je glisse mieux et mes sensations reviennent déjà, même si je me rends vite compte que je n'ai pas la forme de l'année dernière. (Pour rappel, ça fait 2 mois que je ne fais pas de vélo en raison d'une bursite récalcitrante)

Quoiqu'il en soit, les prochains jours, pas la peine de venir si tôt. La leçon est retenue.

 

Le mercredi suivant, j'arrive en même temps que les habitués. Parmi eux, il y a Bob. Il habite à 200m du domaine et en vieux briscard, il ne s'était pas gêné pour se moquer gentillement de moi le lundi précédent quand il m'a vu skier dès 9h00 de sa fenêtre et alors qu'il avalait encore un bon café bien chaud. Bob est aussi cycliste, c'est aussi la raison pour laquelle le courant passe bien entre lui et moi et j'avais déjà quelques indices de ses activités sportives puisqu'il arbore fièrement aussi une veste signée du "Cavigal de Nice". Il me présente à ses comparses du coin, dont un garde du Parc du Mercantour ; très sympathique également.

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Après un échauffement en leur compagnie, je m'élance seul dans la combe "Cumba Clava", l'endroit même ou je m'étais fracassé le gros orteil l'année dernière. Malheureusement, la piste est damée uniquement jusqu'au tunnel passant sous la route d'accès à Valberg. Tout le reste du circuit de la combe ne l'est plus et le dernier passage de la dameuse doit au moins remonter à la semaine précédente ; si bien que les conditions de ski dans ce petit coin de paradis sont moins bonnes que sur le plateau "des Launes" où tourner indéfiniment en rond par boucles de 1.3 km devient vite ennuyeux. Mais bon, l'accès aux pistes de ski nordique sur Beuil se fait gratuitement. Il n'y a pas de forfait, donc on ne va pas se plaindre.

 
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Le lendemain, même si j'arrive à 9h30 sur le domaine, personne sur la piste d'échauffement. Mais que fait Bob ? Son collègue le garde du Parc m'apprendra bien plus tard quand il arrive qu'il est redescendu sur Nice. De mon côté, les sensations ne sont pas assez bonnes pour tenter de monter sur le plateau "Saint-Jean" et je n'ose pas retourner dans "Cumba Clava" par peur de retrouver une piste détériorée et non damée. Je décide alors de rester sur les "Launes" et de me tester sur le seul et unique segment ©Strava existant dans le secteur : "Route Lucien Flecheux Climb". Comme d'habitude, le KOM est hors de ma portée.

Je suis vite consolé de mon échec à l'atteindre. Revenu sur le plateau, j'aperçois un moniteur ESF qui donne un cours de skating à un couple de jeunes débutants. Tout en continuant d'enchaîner mes boucles, me vient l'idée qu'un petit cours de perfectionnement ne me ferait peut-être pas de mal. Quand le moniteur se retrouve seul et qu'il me semble sur le point de quitter les lieux, je m'approche de lui pour lui parler. Après quelques présentations d'usage je lui demande :

Vous donnez des cours de ski de fond ?

Il me répond souriant :

Non, pas du tout ! Je donnais des cours de skis alpins dans le temps, aujourd'hui je suis à la retraite. Ce sont simplement des amis que j'ai accompagné ce matin pour leur donner quelques conseils de base... ...Mais... ...Vous avez besoin d'un cours de ski de fond ?

Et de répondre :

Ça ne me ferait pas de mal, vous ne croyez pas ?

Sur lequel il enchaîne :

Et bien allons-y ! Faisons quelques boucles ensemble sur le plateau et je vais voir ce qui ne va pas chez vous !

Voilà comment j'ai bénéficié des plus précieux conseils qui pouvaient m'être donné pour améliorer ma technique de skating.

D'abord, c'est ainsi que j'ai appris que mes skis étaient trop courts pour mon rapport taille/poids/niveau physique. Ensuite, le moniteur m'a appris à poser mon ski bien droit en attaquant la neige et non le talon en premier ; ainsi que bien à plat au lieu de planter les carres internes pour plus de glisse. Il m'a conseiller de pousser plus encore loin en arrière sur mes bâtons en tendant les bras que j'avais tendance à garder un peu repliés. Tout ça sans chocs avec la neige, mais plutôt tout en fluidité... Sentir la glisse...

Et vous voulez mon avis : penser à faire tout cela en même temps est bien compliqué ! J'y ai bouffé le peu de moyens physiques qui me restaient quand il a du s'en retourner et que je mettais en pratique ses conseils.

 

Je finissais ma semaine de ski en beauté en grimpant sur le plateau "Saint-Jean", bien déterminé à jeter tout ce qu'il me reste de forces dans cette ultime sortie. Au regard des activités de la semaine, je visais les 30 km, mais je commençais aussi à fatiguer un peu de toute la semaine et des heures de sommeil en moins dues en partie au mauvais couchage. J'atteignais cependant l'objectif, non sans mal. Surtout au niveau de la récupération.

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Pour ceux qui ne connaissent pas le plateau "Saint-Jean", hiver comme été je pense que c'est un endroit à voir. Il offre une vue magnifique sur le "Mont Mounier" et la quiétude des lieux invite à s'émerveiller. Au fil des boucles de 1.6km réalisées là-bas, j'écoutais tantôt le bec d'un pivert dans le tronc d'un mélèze ; j'observais les panoramas blancs immaculés ; je respirais la brise pure du col éponyme... Jusqu'à ce qu'un type monté en raquette à neige jusque là ne déploie tout son attirail pseudo-militaire pour faire voler son drone ! Il y a des casses-couilles partout ! Du coup je me suis enfuit. 5 Km de descente où je ne prends plus de risques (mon orteil droit s'en souvient encore) je rejoignais "Les Launes" où je poursuivais 3 séries de 3 boucles supplémentaires afin de passer les 30 km. Il faut dire que je m'étais affranchi de toute activité avec les enfants pour y arriver.

Je pouvais alors plier bagage et rendre mes skis au loueurs. L'idée me trotte d'acheter mon propre matériel. Je vais surveiller les prix en fin de saison...

 
 
 
 

[*] En fait j'ai aussi skié une cinquième fois le mardi matin pour une initiation au ski de fond pour Titouan et ma nièce, mais sans mettre en marche ©Strava. Titouan n'aura parcouru que 500m avant de fondre en larmes ; quand à ma nièce, elle a vite compris que le ski alpin était beaucoup plus facile. J'ai alors continué de skier sur le plateau le temps que tout le monde fasse un peu de luge et un bonhomme de neige, mais ça n'a pas dépassé 30 minutes, même si elles ont été faites "à bloc".

 

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